par PY » 10 Fév 2007 13:31
Sans surprise, les élus de Brest Métropole Océane ont retenu cette option pour la desserte de l'agglomération.
Les Brestois voyageront dans un tramway sur fer. Sans surprise, les élus de Brest Métropole Océane ont retenu cette technologie pour la desserte de l'agglomération.
C'était la seule option, d'ailleurs, soumise à leur vote. L'autre solution possible, le tramway sur pneus, avait été écartée en réunion de bureau. « Nous manquons de retour d'expérience sur le tramway sur pneus qui fonctionne depuis seulement la fin 2006 à Clermont-Ferrand, a souligné Annick Cléach, vice-présidente de BMO, chargée des grands projets. En revanche, le tramway sur fer est une technologie éprouvée. »
Bref, les élus de BMO n'avaient pas trop le choix. Et certains l'ont déploré. À commencer par les conseillers représentant l'opposition municipale brestoise. Jean-Pierre Rieux (UMP) avoue sa « stupeur puisqu'aujourd'hui le choix est à faire entre le fer et rien ». Claudine Péron (UMP) oppose le coût du « busway » fonctionnant à Nantes (7 millions d'euros le km) à celui du tramway (22 millions le km). Fortuné Pellicano dénonce un « simulacre de débat ». Geneviève Henry (UDF) cite Einstein et Nicolas Hulot avant d'estimer que « la méthode employée révèle un manque de respect pour les Brestois ». Il y a de la grogne, aussi, dans les communes de l'agglo. Le maire de Guipavas, Henri Pailler, l'avait déjà dit. Il l'a redit. « Je regrette la méthode concernant le vote sur ce dossier. Tout est décidé d'avance. Il n'y a pas de respect de la démocratie participative dans notre assemblée. » Le maire de Plouzané, Yves Pagès, continue à dénoncer un projet trop « bresto-brestois » à son goût. Son collègue de Plougastel-Daoulas, Dominique Cap, est moins virulent. Il regrette simplement un « débat focalisé sur le tramway ». Selon lui, il faudrait parler un peu plus du redéploiement du réseau de bus. « Il existe des zones exclues du transport en commun dans l'agglomération », rappelle-t-il.
Cela dit, les enthousiastes du tramway sur fer ne manquent pas. À commencer par la Verte brestoise Marif Loussouarn. Elle salue le choix du rail comme celui de la « cohérence avec l'avenir ». Pour elle, le tramway garantira le droit de tous à se déplacer dans un monde où le pétrole risque de coûter de plus en plus cher. Les élus de Brest Nouvelle Citoyenneté sont sur la même longueur d'onde. Gaëtan Le Guern dénonce le côté « passéiste, défaitiste » des opposants au tram. Mais il affirme que les communistes seront vigilants. « Nous refusons que la population soit mise à contribution en cas de dérapage financier. »Autre chaud partisan du tramway sur fer, le maire du Relecq-Kerhuon, Marcel Dantec. Il rappelle que son conseil municipal a voté par 31 voix pour et une abstention pour le choix du matériel roulant « fer ». Il songe déjà à une liaison tram-train avec la seconde ligne de tram brestoise qui desservirait Le Relecq-Kerhuon et Guipavas. « Ce ne sera pas avant 2015-2018 mais il faut savoir se projeter dans l'avenir. »
François Cuillandre, le président de BMO, se charge de répondre aux uns et aux autres. Le manque de démocratie ? « Je m'étonne de cette remarque. Dans vos conseils municipaux, vous fonctionnez comme cela. » Pour lui, il s'agit d'abord d'effectuer un choix politique « au sens noble du terme ». « Si nous avions le souci politique de notre réélection, nous ne ferions pas le tram. Si nous le faisons, c'est d'abord parce que nous estimons qu'il répond aux besoins de notre agglomération. Le tramway n'est ni de gauche, ni de droite. »
Au moment du vote, on compte cinq abstentions parmi les élus de Plouzané et Plougastel, dont Yves Pagès et Dominique Cap. Henri Pailler ne prend pas part au vote mais les autres représentants de Guipavas approuvent le projet. Seuls les élus représentant l'opposition municipale brestoise votent contre. Et une large majorité se dégage en faveur du tramway sur fer. De son perchoir, François Cuillandre ne cache pas un petit sourire.
(c) Ouest-France